Thérapie des schémas - Généralités

La thérapie des schéma fait partie de ce que l'on appelle la " 3ème vague " dans les thérapie cognitives et comportementales. Cette forme de thérapie a été developpée dans les années 90 aux Etat-Unis par le Dr Jeffrey Young et son équipe, après avoir constaté que de nombreux patients ne répondaient pas aux thérapies conventionnelles et ce notamment chez les patients présentant des troubles de personnalité borderline ou narcissique.

Ce nouveau modèle de conceptualisation et de traitement des troubles psychologiques est le résultat de l'intégration de nombreux concepts et outils issus des principales formes de thérapie (Thérapie cognitive et comportementale, Psychanalyse, Gestalt, Hypnose, Analyse transactionnelle, Approche centrée sur la personne de Carl Rogers), mais également des dernières découvertes des neurosciences sur le fonctionnement du cerveau et de l'esprit humain.

La thérapie des schémas repose sur le principe que les traumatismes et les carences vécus dans l'enfance, l'adolescence et la vie de jeune adulte, vont modeler une vision négative de soi-même, des autres et du monde en général. Lorsque ses besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits, l'enfant va développer des stratégies de survie immatures car il ne possède ni la maturité ni l'autonomie suffisante pour pouvoir réagir de manière adulte et saine pour lui et les autres. Ces stratégies vont perdurer et se renforcer à l'âge adulte, devenant dysfonctionnelles, provoquant des difficultés relationnelles et des choix de vie ne permettant pas de combler ses besoins affectifs fondamentaux.

A chaque fois qu'une personne va revivre dans le présent une situation ressemblant à celle vécu dans l'enfance, elle va activer un ou des schémas précoces inadaptés composés de souvenirs, d’émotions, de pensées, de sensations corporelles et de comportements stéréotypés, concernant soi-même et ses relations avec les autres. Il en résulte un sentiment de souffrance important. Ces schémas ne sont pas tous d’origine traumatique, mais ils sont tous destructifs et sont principalement causés par des expériences nocives qui se sont répétées régulièrement, au cours de l’enfance et de l’adolescence.

La personne adulte qui fait l’expérience de l’activation d’un de ses schémas, vit cette expérience émotionnelle d’une façon semblable à ce qu’elle a vécu lors de l’élaboration de son schéma. C'est une vision stable de soi-même et du monde, même si celle-ci est en fait imprécise ou erronée, avec pour conséquence une distorsion dans l’interprétation de la réalité.

Les schémas qui se développent le plus tôt et qui sont les plus forts trouvent leur origine dans la cellule familiale. Dans une certaine mesure, la dynamique de la famille d’un enfant correspond, pour lui, à celle du vaste monde. Lorsque les patients se trouvent en tant qu’adultes dans des situations qui activent leurs schémas, ce qu’ils sont en train de vivre, correspond à un drame de leur enfance, mettant habituellement en jeu un parent.

On décrit quatre types d’expériences de vie précoces qui concourent à la constitution des schémas inadaptés :

  • La frustration de besoins fondamentaux (Ces besoins sont universels et un individu sain, sur le plan psychologique, est une personne qui parvient à combler de façon adaptée ses besoins affectifs fondamentaux. Le but de la Thérapie des Schémas est d’aider les personnes à trouver des moyens adaptés pour satisfaire leurs besoins affectifs fondamentaux.) :
    • La sécurité liée à l’attachement aux autres :
      • Les besoins touchés sont la stabilité, la sécurité, l’éducation attentive et l’acceptation inconditionnelle
      • la carence peut se manifester par le manque de soin (absence d’affection), le manque d’empathie (absence d’écoute et de compréhension) ou le manque de protection (absence de guidance et de soutient par les autres).
    • L’autonomie, la compétence et le sens de l’identité.
    • La liberté d’exprimer ses besoins et ses émotions.
    • La spontanéité et le jeu.
    • Le besoin de limites et l’autocontrôle.
  • La traumatisation ou la victimisation
    • L’enfant victimisé ou maltraité pourra développer des schémas de méfiance/abus, d’imperfection/honte ou de peur du danger ou de la maladie.
  • L’excès de satisfaction des besoins
    • La formation d’un schéma inadapté ne provient pas nécessairement d’un traumatisme ou de frustration de besoins. Elle peut provenir d’un excès de bonnes choses qu’il serait sain de recevoir de façon plus modérée. Par exemple, l’enfant gâté, choyé, pour qui les parents font tout, ne verra pas ses besoins d’autonomie et de limites comblés et pourra développer un schéma de dépendance/incompétence ou de droits personnels exagérés/grandeur.
  • L’internalisation ou l’identification sélective à des personnes importantes
    • Par exemple l’enfant violenté par le parent, s’identifie à ce parent, internalise ses pensées, ses émotions et ses comportements et risquera de devenir lui-même un adulte violent.

Les différents schémas

On décrit actuellement 18 schémas qui sont regroupés en 5 grandes catégories de besoins affectifs non comblés, les cinq « domaines de schémas».

Domaine de la séparation et du rejet :

Le patient est convaincu que ses attentes concernant les besoins de sécurité, de stabilité, d’empathie, d’expression des émotions, d’acceptation et de respect ne seront pas comblés. La famille d’origine typique de ce genre de schéma est caractérisée par le détachement, la froideur, le rejet, la solitude, les refus affectifs ainsi que par son caractère imprévisible et abusif.

  1. Schéma d'abandon/instabilité

La personne perçoit une instabilité dans la relation affective. Elle a l’impression que les gens importants de sa vie ne continueront pas à être là, car ils sont imprévisibles émotionnellement, ils ne sont présents que sporadiquement, ils vont mourir ou ils la quitteront pour une autre personne meilleure.

  1. Schéma de la méfiance et de l'abus

La personne ayant ce schéma a la conviction, que lorsqu’ils en auront l’occasion, les autres vont les utiliser à leurs fins égoïstes. Par exemple, ils vont l'abuser, la violenter, la heurter, l'humilier, la tromper ou la manipuler

  1. Schéma de manque affectif

La personne anticipe que ses propres besoins, dans une relation affective, ne seront jamais adéquatement comblés.

  1. Schéma de l'imperfection et de la honte

Le patient a le sentiment qu’il est mauvais, inférieur, sans valeur, imparfait, illégitime et non aimable. Le schéma augmente habituellement le sentiment de honte. L’imperfection peut concerner la vision que la personne a d'elle-même (égoïsme, pulsions agressives, désirs sexuels inacceptables, manque de talent, d’intelligence, de créativité etc.), ou la vision qu'elle imagine que les autres ont d'elle (non attirant physiquement, maladroit socialement).

Ce schéma est très souvent associé aux autres schémas du domaine de la séparation et du rejet

  1. Schéma d'isolement social

La personne a l’impression d’être différente des autres, ou de ne pas faire partie de la société ou du groupe. Typiquement, le patient ayant ce schéma ne sent pas qu’il peut appartenir à aucun groupe dans la communauté.

 

Domaine de l'autonomie et des performances altérées

L’autonomie est l’habileté à se séparer de sa famille et de fonctionner indépendamment d’une façon comparable aux gens de son groupe d’âge. Quand ces personnes étaient des enfants, leurs parents faisaient tout pour eux et les surprotégeaient, ou à l’opposé (mais c’est plus rare) s’occupaient à peine d’eux. Les deux extrêmes peuvent mener à des problèmes d’autonomie. Ces personnes n’arrivent pas à devenir des adultes dans la vie.

  1. Schéma de dépendance/Incompétence

Les personnes aux prises avec ce schéma se sentent incapables d’assumer leurs responsabilités quotidiennes sans une aide substantielle des autres. Par exemple, ils n’arrivent pas à gérer leur argent, à résoudre des problèmes concrets, à user de bon jugement, à entreprendre de nouvelles tâches ou à prendre des décisions adéquates. Il n’est pas ici question de dépendance affective émanant de schémas d’abandon et/ou de carence affective mais plutôt de dépendance fonctionnelle.

  1. Schéma de vulnérabilité (Peur du danger ou de la maladie)

Ce schéma est caractérisé par une crainte excessive qu’une catastrophe ne survienne à n’importe quel moment et avec laquelle il ne pourrait pas « survivre ».

Ces peurs sont liées à trois domaines :

  • Reliée à la santé : crise cardiaque, sida, etc.
  • Reliée aux émotions : perdre la raison, perdre le contrôle, etc.
  • Reliée aux catastrophes naturelles ou à des phobies (ascenseurs, crimes, avions, tremblements de terre, etc.)
  1. Schéma de fusion/personnalité atrophiée

Ces personnes étaient souvent surinvestis par leurs parents au détriment de leur individualisation et de leur développement social. Ils croient fréquemment que l’une des personnes de la relation fusionnelle ne peut vivre sans l’autre.

  1. Schéma d'échec

Ce schéma est caractérisé par la croyance que la personne échouera inévitablement dans des secteurs où il doit performer (études, profession, sport) et qu’il sera fondamentalement inadéquat comparativement à ses pairs.

Nous pouvons faire ici un parallèle entre le schéma d’imperfection et le schéma d’échec : avec le schéma d’imperfection, il est question d’une imperfection de l’être (mauvais, inférieur, sans valeur, imparfait et non aimable), alors qu’avec le schéma d’échec, il est question d’une incompétence du faire (performance : études, travail, sport, etc.).

 

Le Domaine des limites déficientes

Les personnes avec ces schémas n’ont pas développé des limites internes adéquates concernant la réciprocité et l’autodiscipline. Ils ont de la difficulté à respecter les droits des autres, à coopérer, à remplir leurs engagements ou à rencontrer leurs buts à long terme. ils se présentent souvent comme égoïstes, gâtés, irresponsables ou narcissiques. Ils ont grandi typiquement dans des familles qui étaient très permissives et indulgentes. Comme adulte, ils manquent de capacité à restreindre leurs impulsions et à retarder les gratifications immédiates au nom de bénéfices futures.

  1. Schéma des droits personnels exagérés / Grandeur

Schéma caractérisé par la croyance que la personne est supérieure aux autres et qu’elle peut avoir des droits ou des privilèges particuliers. Ces personnes ne se sentent pas liés par les règles de réciprocité qui guident les interactions sociales normales. Ils insistent souvent sur le fait qu’ils devraient pouvoir faire ce qu’ils veulent, sans égard au prix que les autres auraient à payer pour leurs privilèges. Ces patients sont souvent exigeants envers l’autre, dominant et manquant d’empathie.

  1. Schéma d'autodiscipline et contrôle de soi insuffisant

Ces personnes n’arrivent pas à exercer un autocontrôle suffisant et une tolérance à la frustration qui leur permettraient d’atteindre leurs buts. Ils n’arrivent pas à réguler l’expression de leurs émotions et de leurs impulsions.

 

Domaine de l'orientation vers les autres

Dans les schémas de ce domaine, les personnes mettent une emphase excessive vers la satisfaction des besoins des autres, plutôt que vers leurs propres besoins et préférences. Ils font ça dans le but d’avoir l’approbation, de maintenir une relation ou pour éviter les représailles. Comme enfants, ils n’étaient pas libres de suivre leurs désirs naturels. Comme adultes, plutôt que d’être guidés par eux-mêmes, ils se laissent guider par les désirs des autres. La famille d’origine typique de ces personnes est caractérisée par l’acceptation conditionnelle, c’est-à-dire que l’enfant doit restreindre d’importants aspects de lui-même pour obtenir de l’amour et de l’approbation.

  1. Schéma d'assujettissement

Les personnes victimes de ce schéma démontrent une excessive capitulation au contrôle des autres, car ils s’y sentent contraints. La fonction de l’assujettissement est habituellement d’éviter la rage, les représailles ou l’abandon. Les deux formes majeures sont l’assujettissement des besoins (suppression des préférences et des désirs personnels) et l’assujettissement des émotions (suppression de ses propres réponses émotives, principalement de la rage). L’assujettissement mène souvent à une accumulation de la rage qui se manifeste par différents symptômes tels que les comportements passifs-agressifs, les crises incontrôlables, les symptômes psychosomatiques et l’évitement de l’affection.

  1. Schéma d'abnégation

Les peronnes ayant ce schéma, tentent volontairement de satisfaire les besoins des autres au détriment de leurs propres besoins. Ils agissent ainsi dans le but d’épargner de la douleur aux autres, d'éviter la culpabilité, de gagner de l’estime personnelle ou de maintenir une relation affective. Ces patients expriment une sensibilité aiguë aux souffrances de l’autre. Ce schéma augmente la sensation que les besoins personnels ne sont pas rencontrés adéquatement, ce qui mène à l’amertume. Ce schéma est souvent lié au schéma de manque affectif.

  1. Schéma de recherche d'approbation et de reconnaissance

Ce schéma est caractérisé par une valorisation dans l’obtention de l’approbation et de la reconnaissance des autres, au détriment du développement d’une identité sécure et authentique. L’estime personnelle dépend ici des autres plutôt que de sa propre évaluation. Ce schéma inclus souvent une préoccupation excessive du statut social, de l’apparence, de la richesse, et du succès dans l’optique d’obtenir l’approbation et la reconnaissance.

 

  • Domaine de la survigilance et de l'inhibition

Les personnes ayant des schémas dans ce domaine suppriment leurs sentiments spontanés et leurs impulsions. Ils s’efforcent souvent d’instaurer des règles rigides et internes au sujet de l’expression de leur joie, de l’expression de soi, de la relaxation, de leurs relations et de leur bonne santé. L’origine de ces schémas vient d’une enfance sévère, réprimée, stricte où l’autocontrôle et l’abnégation prédominaient sur la spontanéité et le plaisir. Dans l’enfance, les parents n’encourageaient pas les jeux et le plaisir.

  1. Schéma négativisme / pessimisme

Ce schéma est caractérisé par une vision envahissante et constante des aspects négatifs de la vie (douleur, mort, pertes, désappointements, conflits, trahisons, catastrophes) tout en minimisant les aspects positifs. Comme la personne exagère le potentiel négatif des événements, elle est souvent caractérisée comme étant soucieux, inquiet, hyper-vigilant, plaignard et indécis.

  1. Schéma de surcontrôle émotionnel

La personne exerce ici un contrôle excessif sur ses actions, sentiments et affirmations. Il se restreint dans le but de prévenir la critique ou la perte de contrôle de ses impulsions.

Les quatre secteurs les plus concernés sont :

  • L’inhibition de la colère et de l’agressivité,
  • Le contrôle des impulsions positives (sentiments affectifs, sexualité, amusement, etc.),
  • La difficulté à reconnaître ses faiblesses et sa vulnérabilité, la difficulté à exprimer ses sentiments ou besoins.
  • L’importance excessive accordée à la raison par rapport aux émotions.
  1. Schéma d'idéaux exigeants / critique excessive

Ce schéma est caractérisé par une préoccupation à correspondre à de hauts standards, habituellement dans le but d’éviter la désapprobation ou la honte. Ce schéma résulte en une pression constante et une critique continue envers soi-même et les autres. Pour être considérées comme un schéma, ces caractéristiques doivent créer une détérioration importante au sujet de la santé de la personne, de son estime personnelle, de ses relations ou de ses expériences plaisantes.

Ce schéma se manifeste typiquement par:

  • Du perfectionnisme (besoin de bien faire les choses, porter une attention excessive aux détails, sous-estimer son niveau de performance),
  • Des règles rigides (les « il faut » dans plusieurs secteurs de la vie, incluant des standards non réalistes de morale, de culture ou de religion)
  • Une préoccupation au sujet du temps et de l’efficacité (il faut toujours faire vite et mieux).
  1. Schéma de punition

Ce schéma est caractérisé par une conviction que les gens peuvent être punis s’ils font des erreurs. Ce schéma augmente la tendance à être exigeant et intolérant avec les gens (ainsi qu’avec soi-même), si les standards ne sont pas rencontrés. Il inclut habituellement une difficulté à pardonner les erreurs, car la personne est peu enthousiaste à considérer les circonstances atténuantes à tolérer les imperfections humaines ou à considérer les intentions de l’autre.

 

Les stratégies d'adaptation

Les trois styles d’adaptation sont l’équivalent de la réaction de tout organisme devant une menace, soit la bataille, la fuite ou la capitulation (fight or flight or freeze). En terme de styles d’adaptation, on parle de compensation (la bataille - fight), d’évitement (la fuite - flight) et de soumission (la capitulation - freeze).

  • Le mode de soumission

Il se traduit par « l’abdicataire conciliant ». Dans ce mode, la personne se soumet au schéma, se positionne dans la passivité, l’impuissance et la soumission. Elle accepte le schéma et ce qu’il porte comme étant vrai. Par exemple, la personne qui a un schéma de carence affective et qui s’y soumet pourra, une fois adulte, choisir un conjoint qui donne peu d’affection et ne comblera pas ses besoins. Dans cette relation, la personne carencée sera passive et accommodante.

La stratégie de soumission (capitulation) va s’opérationnaliser par des comportements de soumission, de dépendance, de recherche d’affiliation, de passivité, de subordination, d’évitement des conflits et de tentatives incessantes de faire plaisir à l’autre.

  • Le mode d'évitement

C’est « le protecteur détaché » (ou le « détachement protecteur »…): la personne qui utilise l’évitement du schéma comme style d’adaptation tente d’arranger sa vie de façon à ne jamais activer le schéma. Elle essaie de vivre sans avoir conscience du schéma, comme si celui-ci n’existait pas. Elle évite d’y penser. Elle évite de le ressentir. Par exemple, la même personne qui a un schéma de carence affective pourra, une fois adulte, éviter les relations intimes : pas de conjoint(e), pas ou peu d’amis. Elle n’a pas de difficultés relationnelles puisqu’elle n’est pas en relation. Elle évite les relations. L’évitement permet de ne pas ressentir le schéma et, par le fait même, en permet le maintien.

  • Le mode de la compensation ou contre-attaque

Il se traduit par le « surcompensateur » : la personne qui compense son schéma combat par des pensées, des émotions, des comportements et des styles relationnels qui correspondent à l’opposé du schéma. Ainsi, la personne se bat contre son schéma, combat son schéma, agit sur son schéma comme pour prouver et se prouver le contraire des croyances et prévisions de son schéma, mais fait cela d’une façon qui peut être inadaptée. Cette compensation ou cette contre-attaque permet à la personne de ne pas être en contact avec ses croyances personnelles, avec ses schémas, ce qui permet le maintien de ces croyances et schémas. Plus spécifiquement, la stratégie d’adaptation de contre-attaque, la surcompensation, pourra s’opérationnaliser par des comportements d’agressivité, d’hostilité, de domination, d’affirmation de soi excessive, par de la recherche de reconnaissance, de la recherche de statut, par de la manipulation, par de l’exploitation des gens, par des comportements passif-agressifs, des attitudes rebelles et par des comportements obsessifs.

Les réponses d’adaptation sont des comportements ou stratégies spécifiques exprimées au travers de ces trois styles d’adaptation pour chaque schéma précoce inadapté :

Voici quelques exemples d'adaptation aux schémas :

Schéma

Soumission

Evitement

Compensation

Abandon/Instabilité

- Choisir des partenaires et des proches qui sont non disponibles ou qui sont imprévisibles et persiste dans la relation

- Evite toutes les relations intimes par peur de l’abandon

- S’alcoolise beaucoup quand il est seul

- Repousse les partenaires et les proches par des comportements de possession ou de contrôle, les « étouffe » au point de le repousser

- Scènes violentes pour des séparations même de courte durée

Méfiance/Abus

- Choisit des partenaires et des proches non dignes de confiance, qui le maltraite, et les autorises à le maltraiter

- Hypervigilance et méfiance vis-à-vis des autres

- Evite de s’impliquer de façon trop proche et d’être en position de faiblesse avec les autres dans sa vie personnelle et professionnelle

- Ne se confie pas

- Ne se révèle pas

- Maltraite ou exploite les autres (« je les aurai avant qu’ils ne m’aient »)

- Agit de façon trop confiante

Manque affectif

- Choisit des partenaires froids ou détachés

- Décourage les autres de lui donner de l’affection

- Se tient en retrait et s’isole

- Evite toutes les relations intimes

- Demande de façon non réaliste aux autres de combler ses besoins affectifs

Imperfection / Honte

- Choisit des partenaires et des proches qui le critiquent et le rejettent

- S’auto-dévalue

-Evite de partager des pensées et des sentiments « honteux » avec ses partenaires et proches de peur d’être rejeté

- Evite de laisser les autres devenir trop proches

- Se comporte de façon critique et supérieure envers les autres

- Essaye de passer pour « parfait »

Isolement social

- Dans un groupe, se tient en périphérie

- Ne participe pas pleinement

- Remarque exclusivement les différences d’avec les autres plutôt que les similitudes

- Evite de se socialiser

- Passe le plus claire de son temps tout seul

- Se déguise derrière un masque pour participer à un groupe (caméléon), en continuant à se sentir différent et isolé

Dépendance / incompétence

- Demande beaucoup trop d’aide

- Fait vérifier ou prendre ses décisions par les autres

- Choisit des partenaires qui font tout à sa place

- Procrastine devant les décisions

- Evite d’agir de façon indépendante ou de prendre les responsabilités normales d’un adulte

- Evite les nouveaux défis

- Se montre excessivement confiant en soi, même s’il serait normal et sain de demander de l’aide aux autres (contre-dépendant)

Peur du danger ou de la maladie

- Se fait continuellement du souci à propos de catastrophes qui vont lui tomber dessus

- Demande répétitivement aux autres de le rassurer

- Lit les journaux obsessionnellement à la recherche de catastrophes

- Evite de façon phobique les situations dangereuses et les endroits ne paraissant pas complètement sûrs

- Utilise la pensée magique et les rituels compulsifs

- Se comporte de façon dangereuse et insouciante (contre-phobique)

Fusionnement / Personnalité atrophiée

- Imite le comportement de ses proches, se tient étroitement au contact de la personne avec qui il fusionne

- Ne développement pas une identité et des préférences personnelles

- Raconte tout à sa mère, même en tant adulte

- Vit au travers de son partenaire

- Evite les relations avec les gens qui favorisent l’individualité plutôt que la fusion

- Evite l’intimité

- Reste indépendant

- Se comporte de façon autonome à l’excès

- Cherche à devenir le contraire de ses proches

Echec

- Travaille en dessous de son niveau de capacité

- A tendance à sous-estimer ses réussites par rapport à celles des autres

- Accomplit les tâches à contrecœur ou au hasard

- Evite totalement les tâches nouvelles et difficiles

- Procrastine au travail

- Evite de se fixer des objectifs professionnels en rapport avec son niveau de capacité

- Dévalorise les réussites des autres

- Se veut perfectionniste pour compenser son sentiment d’échec

- Devient un « super chef » en se contrôlant sans cesse

Droits Personnels Exagérés / Dominance

- A des relations interpersonnelles non réciproques

- Se comporte de façon égoïste et supérieure

- Ne tient pas compte des sentiments et des besoins des autres

- Fait faire aux autres ce qu’il veut par la menace

- Evite les situations où il ne peut pas exceller ou se mettre en avant

- Fait des cadeaux disproportionnés ou des contributions charitables pour pallier à son égoïsme

- Porte une attention excessive aux besoins des autres

Contrôle de soi / Autodiscipline insuffisants

- Accomplit de façon négligée les taches ennuyeuses ou pénibles

- Abandonne facilement les tâches routinières

- Perd le contrôle de ses émotions

- Mange, bois, joue de façon excessive

- Consomme des drogues pour son plaisir

- Ne travaille pas ou ne va pas à l’école

- Ne se fixe pas d’objectifs professionnel à long terme

Evite d’accepter ou d’exercer des responsabilités

- Fait des efforts à court terme très importants pour terminer un projet ou s’autocontrôler

- Devient excessivement autocontrôlé ou autodiscipliné

Assujettissement

- Choisit des partenaires et des proches qui le domine et le contrôle

- Laisse les autres contrôler et décider

- Evite toutes les relations

- Evite les situations dans lesquelles ses désirs sont différents de ceux des autres et où il pourrait être en conflit avec eux

- Se comporte de façon passive-agressive ou rebelle contre l’autorité

Abnégation

- Se comporte de façon critique envers soi-même

- En fait trop pour les autres et pas assez pour lui, ne demande rien en retour

- Evite les relations intimes et qui implique de donner et recevoir

- Se met en colère si ses proches ne l’apprécient pas ou n’agissent pas de façon réciproque

- Décide de ne plus rien faire pour les autres, ne plus rien donner

Recherche d’approbation et de reconnaissance

- Attire l’attention des autres sur les réussites liées à sa situation

- Agit pour faire impression aux autres

- Evite les relations avec les gens qui l’admirent de peur de ne pas obtenir leur approbation

- Agit manifestement pour être désapprouvé par les gens qu’on admire

- Reste en retrait

Peur d’évènement évitables / Pessimisme

- Minimise les évènements positifs

- Exagère ceux qui sont négatifs

- S’attend et se prépare au pire

- Se fait constamment du souci

- Fait tous les efforts pour éviter d’éventuelles conséquences négatives

- N’espère pas trop

- Ne s’attend à rien de bon

- Bois pour masquer ses sentiments pessimistes et son chagrin

- Se comporte de façon excessivement optimiste et positive (rare)

- Refuse d’accepter les évènement désagréables

Sur-contrôle émotionnel

- Donne la prépondérance à la raison et à l’ordre sur l’émotion

- Agit de façon contrôlée, calme  et émotionnellement terne

- Ne montre pas d’émotion ou de comportement spontané

- Evite les activités impliquant l’expression des émotions telles que l’amour ou la peur ou qui demandent un comportement désinhibé

- Se comporte de façon impulsive et désinhibée, en utilisant parfois l’alcool  d’autres substances

- Essaie maladroitement de faire le bouffon, même si c’est de façon forcé et artificielle

Idéaux Exigeants / Critique excessive

- Cherche à agir avec perfection

- Impose des normes élevées, pour lui-même et pour les autres

- Evite de prendre en charge des tâches dans les situations où on juge sa performance

- Procrastine

- Ne se préoccupe d’aucune norme

- Agit avec un bas niveau de performance (à la hâte et négligemment)

Punition

- Se traite et traite les autres rudement et de façon punitive

- Evite les situations où on l’évalue, pour échapper à une punition

- Pardonne de façon trop indulgente, tout en étant intérieurement sévère et en colère

 

Les objectifs de la thérapie :

  • Identifier les schémas, les styles d'adaptation dans la vie actuelle du patient
  • Identifier l'origine infantile des schémas et les besoins fondamentaux non satisfait
  • Assouplir les croyances erronées liées au schéma
  • Ramener à la surface les émotions infantiles liées aux besoins non satisfaits
  • Apprendre à subvenir à ses propres besoins et à mettre en place dans sa vie les changements qui permettront de devenir une personne plus libre de ses choix, plus autonome et plus heureuse.
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